Histoire des miniatures persanes
Les miniatures servent essentiellement à illustrer un texte littéraire, pour aider les lecteurs à mieux comprendre les histoires contées dans les ouvrages.
Durant dix siècles, les miniatures ont inspiré de nombreux artistes. Au Xème siècle, Ferdowsi, surnommée le Recréateur de la langue persane, a composé le célèbre poème Shâh Nâmâ ou Livre des Rois, racontant des légendes du pays depuis la création de l’univers jusqu’à l’invasion islamique du VIIe siècle. Au XIIe siècle, Nizami a écrit en vers son œuvre intitulée Khamseh, composée de cinq histoires.
Durant le développement de la poésie du XIIIe et XIVe siècle, Saadi, Kermani et Hafez ont été les grands poètes persans. Toutefois, l’œuvre la plus célèbre demeura le Shâh Nâmâ de Ferdowsi. Le Livre des Rois intéressait de nombreux peintres et illustrateurs pendant cette période, qui vit également l’épanouissement des miniatures persanes.
Vers le milieu du XVe siècle, Hérat a accueilli une école artistique. Les poètes et les illustrateurs de Tabriz et de Chiraz ont déménagé dans cette ville de l’ouest de l’Afghanistan. Durant ce siècle, la représentation des visages dans les miniatures fut plus réaliste.
Au XVIIe siècle, les thèmes des miniatures devenaient de plus en plus restreints. Pendant cette période, les illustrations persanes représentaient des scènes d’amour et des images venant de l’occident.
Enfin, au XVIIIe siècle, de nouveaux thèmes ont fait leur apparition, axés sur les fleurs et les oiseaux.
Les couleurs des miniatures persanes
Dans la création de miniatures, les artistes persans utilisaient des couleurs d’origine minérale. L’or, l’argent et la pierre lapis-lazulite étaient les principales matières premières qui ont servi à la production des couleurs des miniatures persanes.
Pour obtenir du vermillon clair, les illustrateurs utilisaient du cinabre naturel, tandis que pour le jaune, ils employaient l’arsenic de soufre. Pour le vert, la malachite était la matière la plus utilisée.
Les artistes choisissaient les pigments en fonction de leur valeur et de la quantité disponible. Certains matériaux étaient plus utilisés que d’autres. Pour créer la couleur bleue, les peintres privilégiaient l’indigo à l’azurite. En effet, cette dernière abîmait le papier, bien qu’elle produise un magnifique bleu pâle.
Concernant les couleurs chaudes, comme le rouge et l’orange, les illustrateurs se servaient du minimum, une espèce minérale très toxique, tandis que pour le noir, de nombreuses matières étaient disponibles, à l’instar du classique charbon de bois. Afin d’obtenir de l’encre de galle, les artistes réchauffaient un mélange de charbon de bois et des noix de galle.