En Iran, l’architecture de terre est en train de connaître un véritable engouement, grâce à l’hôtellerie qui contribue à la préservation de ces bâtiments traditionnels. Ils ont été reconvertis en hôtels de charme, ce qui n’est pas pour déplaire aux touristes.

 

La conversion de l’architecture de terre en hôtellerie

À titre d’exemple, la maison de Dibaï à Ispahan, une somptueuse demeure safavide datée de 1670, a été restaurée pour devenir un hôte de charme. La propriétaire Sufi Shahidzâdeh et sa fille s’impliquent personnellement dans l’accueil de la clientèle. Une autre demeure située à proximité de la mosquée Ali et de la résidence historique Bekhradi a également été reconvertie en hôtel. Dans la magnifique ville de Kashan, les établissements hôteliers se fondent dans le décor, au cœur de magnifiques édifices à l’architecture traditionnelle. Dans le quartier des maisons d’époques safavide et qâdjâre, les touristes commencent une visite, dès leur sortie de l'hôtel. Dans la plupart des cas, ce sont des propriétaires privés qui prennent l’initiative et entreprennent des travaux. C’est le cas de Massiah qui a converti en gîte sa maison natale dans l’oasis de Garmeh, situé entre les déserts du Dasht-e Kavir et du Kavir-Lut. 

 

Et pourquoi pas les caravansérails ? Certains de ces bâtiments qui accueillaient autrefois les marchands et leurs caravanes, à l’époque faste de la Route de la soie abritent aujourd’hui des musées. Le Deyr-e Gatchin situé dans le désert au sud de Varâmin et celui du village de Deh Namak, situés entre Garmsar et Semnân, sont les plus remarquables. Au nombre de 999 et datés du règne du Chah Abbas Ier, ils feraient assurément d’excellents complexes hôteliers.

 

Les hôtels de charme à Yazd, la capitale du désert

Pour profiter pleinement de l’hôtellerie de charme,  la ville de Yazd est la plus indiquée. Dans le centre historique, l’« ancêtre » Silk Road hotel, le Mehr Hotel et les hôtels traditionnels dits « sonnati » sont implantés à proximité de la place centrale d’Amir Shakhmâq. Ils sont organisés autour d’une splendide cour centrale, comprenant des bassins, des restaurants et des salons de thé appelés « tchây khâneh ». Les fidèles arrivent par tous les moyens de transports possibles, notamment le bus. Les femmes sont toutes vêtues de tchador noir et très couvrant, alors que les hommes sont plus décontractés, certains portant des pantalons courts et des savates. Vient alors le moment de la fouille, avant de pénétrer dans l’enceinte, les gentes chacun de leur côté. Une fois entrée, un escalator mène vers une gigantesque esplanade. Des véhicules électriques semblables aux voiturettes de golf sont mis à disposition des personnes âgées. Certaines femmes se dirigent vers le « haram-e motahar », le périmètre sacré, puis se dirigent vers le « zarih » ou la chambre tombale pour toucher et caresser la grille, tout en pleurant et en priant de toutes leurs âmes. Pour plus d’authenticité, les établissements à l’écart de la ville dévoilent un cadre exceptionnel au cœur du désert. Rebâti selon les techniques traditionnelles locales, l’hôtel jardin Moshir-ol-Mamâlek bénéficie d’une décoration intérieure raffinée. L’ensemble abrite un verger incluant des figuiers, des mûriers et des grenadiers ravitaillés en eaux par de petits canaux aux magnifiques faïences bleu turquoise.

 

On a la possibilité de séjourner dans un caravansérail daté de l’époque Safavide, sur la route de Kerman, en plein désert. Cette expérience permet de revivre l’ambiance d’antan, dans un bâtiment en rénovation, avec des chambres aménagées dans les niches où l’on entreposait les chargements des marchands. À l'occasion, une équipe d’animation effectue quelques danses traditionnelles. Pour terminer, le projet de la communauté zoroastrienne mérite d’être mentionné. Il s’agit de la restauration de bâtiments traditionnels et de leur reconversion en centre culturel, comprenant hôtel, restaurant, galerie d’art, auditorium, bibliothèque, salle des fêtes et des salles de réunion pour les associations zoroastriennes.